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lundi 10 juin 2013

Essaouira

Essaouira, ville des alizés, est une petite ville côtière paisible, presqu’île baignée par l’Atlantique et limitée au Sud à Oued Ksob qui se jette dans la baie et sépare l’ancienne cité du village Diabet. Ce petit village abrita, dans les années soixante dix une communauté formée du mouvement hippie.
Les îles de Mogador, ces vestiges d’une ère glorieuse, cernées par une eau poissonneuse où la pêche est facile, semblent braver la nouvelle ville.
Mogador était un comptoir phénicien puis romain. Pour les phéniciens, ces grands navigateurs de l’époque, ce point leur servait d’escale avant de continuer leur route en contournant l’Afrique. Tandis que les romains venaient sur cette île cueillir ce précieux mollusque qui leur procurait la fameuse couleur pourpre dont ils teignaient leurs toges.
Hélas ce plus grand port de la région á cette époque, qui a connu toute sa gloire, n’est guère plus aujourd’hui, qu’un petit port de pêche.
La population d’Essaouira est constituée des Regraga, venus des montagnes « Jbel Hadid » et qui introduisirent l’Islam dans la région ; des berbères Haha et des Chiadma. Ces trois tribus avec la grande communauté juive, vivaient en toute harmonie.
La région d'Essaouira est célèbre pour les immenses forêts qui l’entourent et constituées principalement d'eucalyptus, de thuya, d’arganiers...  Ce dernier pousse dans cet endroit unique et qui produit ce fruit précieux dont on extrait une huile parfumée et délicieuse aux multiples bienfaits.
Partout où pousse l’arganier des troupeaux de chèvres sont perchés à grignoter son fruit et à contribuer à la préparation de son huile. On ne peut parler de ces forêts sans évoquer le miel réputé dans cette région pour saveurs aux milles plantes sauvages, dont le thym, aux vertus guérisseuses.
Cette région est peuplée de chameaux et de moutons qui fournissent une laine de qualité et nécessaire à cette région où le vent souffle toute l’année. A partir des lainages obtenus, tissés encore à la manière traditionnelle, on découpe des toiles blanches qui drapent les femmes de la ville et des toiles noires pour celles des montagnes. Essaouira compte de nombreux monuments historiques. On peut citer la Sqala portugaise en front de mer, avec son esplanade circulaire et ses canons tournés vers l’océan. Le palais royal construit sur l’ordre d’Emmanuel situé à « Borj El Barmil » . Les « Riad », ces anciennes demeures transformées en musées ou en hôtels sont conservées en l’état.
Économie
L’économie d’Essaouira a connu son apogée depuis le 17ème jusqu’au début du 20ème siècle grâce, notamment à la présence massive des juifs appelés par le sultan Ahmed El Mansour Eddahbi et a celle d’une importante communauté européenne. De nombreuses sucreries ont été construites au Maroc par les Sâadiens, en particulier dans le Haouz. C’est à cette glorieuse époque que les échanges économiques et commerciaux se sont développés avec l‘Europe…
Plan de la ville
L’ancienne médina était cernée par les portes qui protégeaient la ville et qui étaient fermées après le coucher du soleil. 
La Kasbah est le plus ancien quartier de la cité ; c’était le quartier résidentiel du Makhzen constitué des dirigeants de la ville. On y accédait par la porte « Bab Sbaâ » en la longeant vers le nord on trouve « Bab Doukala » et à l’Est de cette dernière « Bab Marrakech » donne sur les nouveaux quartiers à la limite des dunes.
Le nord de la Kasbah était occupé par les consuls. Le sultan a fait bâtir une maison pour chacun d’eux. La kasbah était complée également par la maison d’Espagne « Da  Musica » conçue selon des plans espagnols. 
La maison du Danemark et la maison de Hollande étaient située au bout de la rue Hoummane El Fatouaki ; à l’entrée nord de la Kasbah « Derb Laâlouj » se trouvait la résidence de l’envoyé de Gênes. 
En 1775 le Sultan créa un atelier pour la frappe des monnaies dans La Kasbah où se trouvait également, à l’époque, la maison d’Allemagne, à l’extrémité de la rue Ibn Zohr où étaient bâtis une église et le consulat portugais.
La grande mosquée de Sidi Ben Youssef se trouvait à la limite de la Kasbah et de la médina.
Les juifs, dont la plupart étaient commerçants, intermédiaires économiques et politiques ou représentants consultant des puissances étrangères, habitaient le quartier Mellah situé au front de mer, côté Ouest de la Kasbah. Ce quartier a été construit sur ordre de Moulay Slimane pour alléger la Kasbah.
Le palais du Sultan qui s’appelait « Dar Sultan »,était construit à l’extérieur et au sud de la ville, près de la côte. Il était meublé à l’européenne et comportait cinq pavillons dont il n’en subsiste que quelques ruines. 
En 1820, le palais Dar Sultan servait aux autorités locales. Avant d’être entièrement ensablé, il était entouré d’une forêt de tamaris.
En 1863 une nouvelle Kasbah est bâtie sur ordre du Sultan Mohamed Ben Abderrahmane.
« Barakat Mohamed » qui signifie la bénédiction du prophète, est un terme sacré pour les habitants d’Essaouira. On trouve cette inscription un peu partout dans la ville ; sur les quatre faces des deux donjons de la Sqala portugaise, sculptée sur les quatre faces du premier monument, à l’entrée de la ville, par la côte. Elle est présente aussi dans les objets artisanaux (sur des plaques de thuya) et dans les oeuvres des artistes peintres et des calligraphes.
Essaouira aujourd'hui
Essaouira a connu deux styles différents de musiques : la musique des Haha au sud «en langue berbère » et la musique des Chiadma au Nord «en langue arabe ».
Essaouira est très connu pour la musique de transe de la confrérie des Hmadcha qui organisent un Moussem chaque année à Essaouira. Leur Zaouia, lieu de culte et de rencontres, se trouve dans la Médina.
La musique des Gnaoua, soudanaise, célèbre dans de nombreux pays, est une musique de transe où le corps s’exprime et se libère. Les Gnaoua sont d’anciens habitants de la cité ; ils sont des maîtres musiciens et utilisent les instruments à percussion et à cordes (tambour et guenbri) ainsi que les crotales (krakech)… Leurs chants tristes et plaintifs, à l’image du blues , racontent les souffrances vécues de leurs ancêtres.
Le moussem de Regraga qui commence au printemps, vers le 5 avril et dure une semaine, est un événement des plus marquants dans la culture marocaine.
Les Regraga sont reçus tous les ans par les notables de la ville au rythme des Hmadcha. Un accueil très particulier, empreint de culte et de dévotion, leur est réservé  durant leur parcours, empreint de culte et de dévotion, leur est réservé durant leur parcours qui commence de leur Zaouia dans la région de Akermoud au Nord ‘Essaouira, en passant par Diabet. Toute la ville attend cet événement qui apportera joie et apaisement de l’âme et chassera les mauvais esprits. Durant leur séjour ils seront acclamés et vénérés par tous et reçus à grands plats de couscous, met traditionnel du pays.
La marqueterie est créée au début du 19ème siècle. Les artisans emploient le bois de Thuya qu’ils incrustent de bois de citron, de nacre, de bois d’ébène, d’ivoire et d’os de chameau. Les dessins pratiqués, appelés «khotta », sont de formes géométriques.

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